Le cynisme des puissants ne convainc pas
«Venceréis, pero no convenceréis» (vous vaincrez, mais vous ne convaincrez pas). On connaît la réplique de Miguel de Unamuno au général Millán-Astray qui avait fait irruption dans le grand amphithéâtre de l'université de Salamanque aux cris de «¡Viva la muerte! ¡Muera la inteligencia!» (vive la mort et que meure l'intelligence).
Le journal Vilaweb rapporte la plainte de deux jeunes gens contre les agressions, provocations et humiliations dont ils ont été victimes par la police nationale espagnole. Non content d'avoir été brutalisés, ils ont été accusés d'agression sur les agents et convoqués devant la justice, alors même qu'ils portaient les stigmates des brutalités subies (hématomes, yeux au beurre noir). En 1977, mon professeur de philosophie m'avait dit «n'ayez jamais de soucis avec la police, ils sont capables de vous accuser de donner des coups de ventre au pied d'un agent.». Nous étions en démocratie et c'était un bon mot. Dans la situation actuelle où est plongée la Catalogne, la démocratie ne survit que dans la parole rapportée. «Ni venceréis, ni convenceréis», ai-je envie de m'écrier.
