Légitimité vs légalité

Dans un article de Vilaweb du 19 octobre, Roger Graells part de l'idée amplement divulguée urbi et orbi que «le Président de la Généralité est le représentant suprême de l'État espagnol en Catalogne et qu'il (se) doit de respecter et faire respecter la constitution.» comme si cette dernière, par delà la légalité qu'elle anime et organise, était intangible et d'une légitimité incontestable.

Or la légitimité du gouvernement autonome catalan s'enracine dans la légalité de la Deuxième République Espagnole.

Ce lundi, 23 octobre, cela fera quarante ans que le Président en exil, Josep Tarradellas, est revenu prononcer son fameux discours du balcon du Palais de la Généralité, un an et deux mois avant l'approbation de la Constitution. Ce faisant, le gouvernement d'Adolfo Suárez, a fait le seul geste de reconnaissance d'une institution de la république renversée par le coup d'État du général Franco.

Le retour du président Tarradellas n'a pu avoir lieu qu'après la publication d'un décret-loi, le 29 septembre 1977, définissant la Généralité comme «une institution séculaire dans laquelle le peuple catalan a vu le symbole et la reconnaissance de sa personnalité historique.», mais surtout annulant la loi franquiste qui avait supprimé le statut de 1932.