Un coup d'État au nom de la loi

Ainsi s'intitule un article du blog de Ramón Cotarelo, politologue espagnol écouté et respecté.
Il y écrit que «Le gouvernement le plus corrompu, soutenu par un parti que les juges considèrent comme une association présumée de malfaiteurs, a annoncé hier un véritable coup d'État, pour défendre la légalité, la Constitution et la primauté du droit. Une légalité arbitraire et injuste, une constitution que le Parti Populaire lui-même attaque avec aussi peu de considération que lorsque ses fondateurs franquistes ont voté contre et un État de droit sans séparation des pouvoirs parce que c'est le même gouvernement qui ignore le Parlement, a le pouvoir judiciaire à sa botte et contrôle tous les médias. C'est-à-dire qu'un pouvoir corrompu et dictatorial annonce un coup d'État qui se produira dès que le Sénat (qu'il contrôle également à la majorité absolue) approuvera l'application de l'article 155 bien au-delà de ses prévisions, en fait, un article 116, un état d'urgence non déclaré.
Ce nouveau méfait a le soutien du roi et des deux autres partis dynastiques, Ciudadanos et le PSOE. Le soutien déjà exprimé et réitéré du monarque a fait de la Couronne une partie belligérante du conflit et a lié son destin au triomphe le plus douteux du coup d'État. Comme son arrière-grand-père, le roi s'est allié à la dictature. Il connaîtra la même fin [...]
Les putschistes disent que l'autonomie catalane n'est pas suspendue (en fait, l'article 155 ne le permet pas), mais qu'ils vont simplement remplacer les dirigeants par d'autres désignés à Madrid. C'est un mensonge d'autant plus ridicule qu'il a ainsi révélé, bien inutilement, il a la condition coloniale de la Catalogne que le nationalisme espagnol a toujours niée.»