Divide ut regnes

«Diviser pour régner», le principe n'est pas neuf, que les Romains ont institué en principe. Dès le début de la dictature, Francisco Franco s'en est fait une ligne de conduite, opposant les phalangistes aux monarchistes, les technocrates de l'Opus Dei au Mouvement, etc.

La perspective des élections autonomiques du 21 décembre prochain, organisées en vertu d'une lecture pour le moins élastique  de l'article 155 de la Constitution espagnole, est l'occasion de remettre au goût du jour ce principe paradoxalement fédérateur de la dictature.

On vient d'apprendre que le maire de Gimenells i Pla de la Font venait non seulement de déchirer sa carte de membre du Parti Socialiste Catalan mais de rejoindre les rangs du Parti Populaire au prétexte de l'alliance de son ancien parti avec les catalanistes modérés d'Union Démocratique de Catalogne.

Une bonne partie du gouvernement autonomique de la Catalogne de l'après(?)-dictature a été assumé par un parti bicéphale, CiU (Convergence et Union) mêlant les catalanistes de centre droit «convergents», ralliés ces dernières années à l'indépendantisme, et les démocrates chrétiens d'Union, longtemps sous la férule de l'égolâtre Antoni Duran i Lleida, plus soucieux de ses hébergements princiers à Madrid aux frais du contribuable qu'au bien-être de ses concitoyens.

Union -ou ce qu'il en reste- a choisi de s'associer au Parti Socialiste Catalan pour les prochaines élections. Un nouveau mariage de la carpe et du lapin ou une soumission servile au gouvernement central ?