Une (simple) exigence

Dans El Periódico du dimanche 5 novembre, Josep Maria Fonalleras s'est attaché aux ravages de l'incarcération sur les proches des prisonniers politiques :

«L'infamie de l'incarcération des ministres de la Generalitat (ainsi  des deux Jordis) - à l'aide de plaintes falsifiées, l'acte qui était déjà rédigé avant d'entendre la défense des accusés, les irrégularités judiciaires dénoncées par tant de juristes, l'évidente disproportion de la contrainte par corps - a un côté humain que nous ne pouvons pas oublier. Je ne parle pas des vexations, des insultes (physiques et psychologiques), de mépris, mais des circonstances dans lesquelles vivent les prisonniers politiques et leurs familles. Dans ces cas à, au-delà de l'injustice subie par les détenus, il y a des femmes et des enfants, ainsi que des pères et des mères. Et surtout des gens avec qui, à un moment ou à un autre, vous vous êtes lié. Vous avez échangé quelques mots ou un regard, vous avez discuté de politique. Vous avez participé, avec eux, à des débats sur l'avenir de la gauche, disons, ou vous avez aussi partagé avec eux des propos d'après-déjeuner ou des conversations.

Je reçois, ces jours-ci, divers détails saisissants des familles. Quelques-unes de ces histoires, je les vis de près, comme le regard perdu et triste, mélancolique, d'une personne très proche de l'un des accusés. C'est égal. Beaucoup de gens vivent des choses similaires. Par delà la discussion pénale dans un procès équitable, il est impossible de ne pas penser à la barbarie (humaine et juridique) qui consiste garder ces gens en prison. La liberté qu'ils réclament n'est pas un cri rhétorique mais une revendication simple, puissante et démocratique.»