Vingt comme vain, vingt comme vaincus ?

À Béziers, dans la France républicaine et démocratique, «le vingt, c'est le vin». Les habitants et les touristes se réunissent le vingt de chaque mois pour partager un ou plusieurs verres dans ce qui fut la capitale du vin.

En Espagne, le vingt novembre, depuis quarante deux ans, on célèbre dans son mausolée, l'anniversaire de la mort du dictateur Francisco Franco, à grand renfort de subventions publiques accordées à la fondation éponyme. Des messes se tiennent et les bras se dressent.

Vingt, c'est aussi le nombre que se sont vus imposer les habitants de la commune de Llinars comme maximum de présents à une concentration. Imposés par la police autonomique catalane, les «mossos d'esquadra». La dictature est déjà en marche quand on régule la liberté d'expression et de circulation.

Les luttes citoyennes des dernières années, le référendum du 1er octobre avec ses cortèges de violences, les humiliations imposées aux «mossos» par la Garde civile, tout cela semble vain et le vingt novembre plastronne face au silence des vaincus.

Vaincus ? Pas si sûr. À condition que le vingt plus un de décembre se dégage 50% + 1 de suffrages exprimés pour les partis favorables à la République catalane. La candeur, feinte ou réelle, des hommes et des femmes politiques face à la répression manu militari en cas de mise en œuvre effective de la République catalane a laissé loin derrière l'expression «on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs» qui avait valu une condamnation à son auteur. La pusillanimité a un prix : la soumission. Pour de longues années. Les Catalans décideront. En conscience ou en se voilant la face.