L'acharnement et la constance sereine
Les élections au parlement catalan, décrétées dans un laps de temps très court et sans aucune base légale, par le gouvernement espagnol, faisant de l'article 155 le ressort unique de sa politique, avec des candidats emprisonnés et d'autres exilés, a fait long feu.
Les résultats sont clairs. Les partis favorables à l'indépendance et à la république ont réuni plus de deux millions de suffrages et ont obtenu la majorité absolue en sièges.
Bien sûr des esprits chagrins diront que la coalition indépendantiste a obtenu deux sièges de moins qu'aux comices de 2015 et que Ciudadanos est arrivé premier en suffrages et en siège. C'est oublier que, d'une part, avec une participation record, les votes indépendantistes n'ont jamais été aussi élevés en dépit de la très grande difficulté, voire de l'impossibilité, qu'ont eu les électeurs de l'étranger pour s'exprimer, et, d'autre part, le triomphe du glamour augure bien des tiraillements entre C'S et le Parti Populaire mais également au sein du parti orange, Inès Arrimadas se préparant à phagocyter le gendre idéal, Albert Rivera.
La déroute du parti au pouvoir, bon dernier des élections, avec trois sièges, ne freine pas l'acharnement des instances madrilènes contre un peuple qui s'est régulièrement exprimé. Un rapport de la Garde Civile rendu le 15 décembre dernier, engageait déjà à poursuivre les participants de la Diada du 11 septembre pour rébellion, voici que la Cour suprême étend ses poursuites à six autres hommes et femmes politiques.
Qu'importe, les Catalans sont déjà à l'œuvre et la Catalogne retrouve son attrait à l'échelon international.