Une crèche et des places
«Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.» (Luc, 23.34)
Les paroles du Christ, rapportées par Saint Luc, me sont revenues à la lecture d'un fait divers survenu lors de ce que l'on appelle d'ordinaire la trêve de Noël. Un fabricant de crèche, à cette occasion, a envoyé une de ses créations au vice-président Junqueras -dont on connaît la foi- et au ministre Forn, en leur prison d'Estremera, par l'entremise de la société UPS. Le paquet lui est revenu disloqué, crèche brisée, avec inscrit sur l'étiquette en lettres capitales bleues «¡Viva España!». On me dira qu'il s'agit là d'un fait isolé voire on m'accusera de regarder la situation catalane du petit bout de la lorgnette. Il n'empêche. Les semaines, les mois défilent et les prisonniers politiques demeurent sous les verrous, objet de vexations quotidiennes.
Les heures passent sans que l'on sache si le président Junqueras sera élargi par la Cour Suprême. Pendant ce temps, les places de Catalogne s'emplissent, dans le calme, la dignité et la détermination, pour demander la libération des prisonniers politiques. Les mères de la place de Mai, en Argentine ont défilé quarante années durant. Gageons que le bon sens et le dialogue reprendront le dessus